Tiré par les chevaux de trait
L’automne s’approfondit
La Loire déborde en des vasières disséminées
Le flot s’enfle comme une outre
Et imprègne toutes les zones inondables
Tout le ciel bu de limon bleu
Les saules de la berge surnagent
Les chevaux de selle suivent l’attelage double
Cahotant dans les fondrières
Les mots se calent sur le rythme des sabots
Difficulté est le maître mot
…à enjamber la croupe de l’animal sans autre appui que l’étrier
Il fut un temps où je vivais le moindre effort sans y penser
Il faut faire avec les à-peu-près à présent
La survie est à l’ordre du jour
Les cahots ont du bon…
Le paysage défile
Il faut que l’écriture se hâte
Pour couvrir le parcours reconnu…
Qui actionnera le fouet qui s’abat sur l’attelage ?
Jouissant de l’instant
Je bénis pourtant mon âge qui s’avance
Toujours en recherche d’identité
À faire reconnaissance…
Ralentir est un sacré privilège
Et je renonce à renoncer
J’ai remis pied à terre…
Et le rythme des mots scande encore ma marche décidée
Ils la dansent dans le chemin sablonneux
Entre l’ombre et la lumière du rideau d’arbres forestiers
Ainsi furent encore quelques moments de beauté
C’est toujours ça de pris !
RobinFP