Croyez-le si vous le voulez, mais j'ai retrouvé un texte génial de Gaston Couté conté lors d'une veillée sur le sentier des Maîtres-Sonneurs (ou sur les pas de Georges Sand) que j'ai parcouru du 14 au 23 septembre 2011, et qui résonne extraordinairement de nostalgie des balades de l'IGC des week-end de l'été dans le Berry ... Ah, si vous aviez pu entendre ce précieux et douloureux poëme dans un gîte conçu dans un ancien moulin au bord de l'Arnon ! Fantastique ! Lisez et voyagez dans le temps.
Le vieux meunier dort, au fond d'un cercueil
De chêne et de plomb, sous six pieds de terre,
Et, dans le val plein d'ombre et de mystère,
Le moulin repose en signe de deuil.
La nuit a drapé ses murs de longs voiles
Crêpes aux plis noirs et silencieux,
Et sur le velours funèbre des cieux
Roulent des pleurs d'or tombés des étoiles.
La voix du vent dit, dans les roseaux roux,
Un hymne au bon Dieu pour la paix de l'âme
Du défunt, et l'onde égrène sa gamme,
Lente comme un glas, sur de gros cailloux.
Les saules ont mis leurs branches en berne
Au bord du ruisseau, dans l'obscurité,
Et le sentier même est comme attristé
Par l'air douloureux et lourd qui le cerne.
Et le vieux moulin, le pauvre moulin
Dont le maître est mort un matin d'automne,
Gît parmi les champs, sous la lune atone,
Seul et délaissé comme un orphelin.
Gaston Koutay, Meung-sur-Loire, mars 1897
Jacques Maska