Les jambes ont repris le réflexe
Alternativement projetées en avant dans l’air du matin
Avec le souffle vivifiant d’un vent léger
Les chemins blancs…
Cailloutis calcaire préfabriqué pour «La Loire à vélo »
La marche assortie d’une promiscuité avec les cyclistes en prime !
Des sportifs qui se la jouent contre la montre
Et qui vous écraseraient comme un étron
Ou des chapelets de familles à sonnettes…
Ça circule…
Aujourd’hui de Mer à Blois ou l’inverse…
Le clocher de Suèvres est au bout du chemin…
L’Itinéraire Gaston Couté c’est reparti !
En toute liberté
En avant
En arrière
En tronçons
En entier
Chacun peut à présent en prendre l’initiative !
En naviguant sur l’internet[1]
La Beauce ligérienne défile…
Les blés sont moissonnés
Les grains engrangés
Enfin à l’abri de la pluie
La terre aussitôt labourée !
La peupleraie nouvelle
Empourprée à son houpet se chlorophyllise
Les berces s’épanouissent sur les bords du chemin
Goinfrerie des abeilles
Et le maïs est en demande d’eau.
À Suèvres, suivre le chemin des lavoirs et moulins
La clarté de l’eau est surprenante
L’herbe à canards y prolifère
Cresson aquatique
Un gage de pureté?
Une eau vive qui se hâte tout autour des maisons
Tous les chemin et les rivières mènent à la Loire
Les gitans y ont trouvé refuge
Un camp de caravanes blanches où mijote le niglo[2]
L’eau est à deux pas
La loi, est comme le sable, foulée aux pieds…
Une vie à l’indienne
Infortunée
Les plantes indigènes sont compagnes du randonneur
Le bord de Loire inculte leur est propice
Millepertuis à petite feuille
Saponaire par poignées
Vipérine aux fleurs violettes
À la tige tachetée
Et moult ombellifères blanches
La verte Loire est pour l’heure bleutée
Flanquée de saules argentés
En bordure du désert
Le chemin blanc reprend ses droits
Et s’impose jusqu’à Blois
Par Cour-sur-Loire et Ménars
Reste plus qu’à faire gaffe aux vélos…
Les piétons écraseurs s’en tirent à bon compte…
À quand l’avertisseur à détonation ![3]
François ROBIN (3 août 2012)
[1] http://www.itineraire-gaston-coute.com [2] Le hérisson, qui fait pourtant l’objet de protection légale en France.
[3] C’est l’idée géniale d’Alfred Jarry qui propose d’encadrer par voie législative la dangerosité de la marche à pied dans un pamphlet intitulé «le piéton écraseur » in Siloques, Superloques, Soliloques et Interloques de Pataphysique, 1901-1902, Le Castor Astral, Collection "Les inattendus", 1992, Edition présentée par Patrick Besnier, 94p.